mercredi 4 juin 2008

Non, ce n’est pas ça. Ce n’est pas forcément ça. C’est ce qu’on disait avant, mais maintenant ce n’est plus ça. Ca a changé. Ce qu’on en dit a changé. Ca change. Ce qu’on en dit change.
Ce n’est pas ça. T’es bouché ? Ca, c’est fini. Ca n’se fait plus. C’est déjà fait. Ca n’est plus à faire. Les choses ont changé, donc on n’peut plus faire comme si rien n’avait changé. On n’peut plus faire les mêmes choses. Il faut vivre avec son temps. Et quel temps ! Il faut faire ce qui n’a pas été fait.
Il faut se méfier de ce qui reste à faire. Car il n’y a rien qui reste. Que ce qui n’est plus à faire. Qu’on n’peut plus refaire. Il faut se méfier de ne pas refaire la même chose, surtout quand la première n’a pas marché. On n’se refait pas. En répétant, on n’remet jamais la même dose. On n’reprend pas les mêmes. On recommence pas. On tire. On tire une idée par les cheveux, car elle le veut bien. La pensée crie. Penser s’écrit comme soustraction. Négatif. Ce qui reste. Penser se prend les pieds dans le tapis des concepts. Ces fausses maîtrises. Ces dépliants. Penser tombe.
Penser fait le vide. Avec un soufflet dans la main. Penser joue l’absence. Montre en main. Penser fait le mort. Le corps tombé. Le corps noir de la pensée. Penser fait la sourde oreille. Penser ne remue pas. Penser mime l’absence. Penser joue le commencement. Avant les images. Avant la rétine. Et l’inscription. Penser recommence à zéro. Penser modifie les formes en les voyant faire. Elles se meuvent. Elles ouvrent, elles m’ouvrent. Ce sont des formes de pensées neuves qui enveloppent. Des paquets de pensée dans l’impensé de la pensée. Des murs sur lesquels les pensées pleuvent. Et se défont. L’impact leur est mortel. Les pensées piquent du nez. N’ont pas le temps. Et c’en est déjà une autre qui pique du nez. Puis une autre. Ca n’arrête pas. Il pleut sur le pan de mur. Sur le mur plein. Un faisceau est dirigé sur le mur.
Un faisceau d’angoisse abîme le mur. Ca n’se voit pas. A l’œil, ça n’se remarque pas. L’expérience n’est pas concluante.
On arrête l’expérience du mur d’angoisse en supprimant les mots.

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